The French Instinct
Découvre la littérature avec une prof de FLE française. Ecoute une poésie française récitée.
Aujourd’hui c’est l’automne. Même si les feuilles commencent tout juste à jaunir et que le temps est encore très doux voire chaud, on sent que le changement de saison est là. Les jours raccourcissent à une vitesse galopante, notre corps doit s’adapter à la baisse de vitamine D et les rhumes font aussi leur retour.
Dans quelques semaines, les chemins forestiers près de chez moi commenceront à se couvrir d’un tapis jaune orangé et je sais que je passerai toute la saison à me réciter en boucle ce magnifique poème de Lamartine que j’avais appris au lycée.
L’année dernière, je suis allée en forêt et je me suis filmée le récitant. Je le partage ici avec vous en vous souhaitant un très bel automne. Vous trouverez le texte en fin d’article.
Et toi, est-ce que tu aimes la poésie française? On en discute dans les commentaires ou sur Instagram.
Auteure: Katy Beauvais. Source: http://www.thefrenchinstinct.com


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Alphonse de LAMARTINE
(1790 – 1869)
L’automne
Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire,
J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois !
Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d’attraits,
C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !
Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d’un regard d’envie
Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui !
Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L’air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !
Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?
Peut-être l’avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j’ignore
Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu ? …
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu’elle expire,
S’exhale comme un son triste et mélodieux.
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