On en rêve tous! Parler couramment, être capable de tout dire dans une autre langue, en comprendre toutes les subtilités et les registres. Ça y est, on y est parvenu! On l’a dans la peau. Et maintenant on fait quoi? Bien sûr on continue à utiliser la langue. Mais il faut reconnaître que lorsque tout est automatisé, tout devient aussi normal que dans notre langue maternelle. On apprend toujours quelques mots nouveaux même dans sa propre langue, mais c’est tout de même beaucoup moins grisant et ça arrive de moins en moins souvent dans notre vie quotidienne.
Alors, on peut avoir envie de passer à autre chose et c’est possible bien sûr! Mais on peut aussi continuer à progresser dans notre seconde langue même à un niveau avancé, en explorant des domaines spécifiques.
Lorsque j’habitais en Espagne, j’ai eu l’occasion au fil du temps de m’intéresser à tout un tas de domaines employant un jargon spécifique, que je ne connaissais parfois même pas en français!
Je me suis ainsi passionnée pour l’ornithologie et la botanique et j’ai appris à reconnaître et à nommer les oiseaux et les plantes méditerranéennes, que je ne connaissais pas pour la plupart, étant d’origine bretonne!
Je me suis formée en éducation à l’environnement et j’ai donc acquis toutes les expressions utiles dans ce domaine, du réchauffement climatique, au développement durable, en passant par la gestion des déchets et les énergies renouvelables.
J’ai suivi une formation de guide accompagnateur et j’ai enrichi mes connaissances dans le domaine du tourisme et de l’art.
Je me suis aussi intéressée à l’héraldique. C’était comme apprendre une nouvelle langue! Même les couleurs ont un autre nom.
J’ai fait de l’artisanat et j’ai découvert le monde de la vannerie et de la poterie. J’ai appris à nommer les techniques, les outils, les matériaux.
Je me suis impliquée dans l’accueil des réfugiés et des immigrés dans ma ville et je me suis donc familiarisée avec la réalité des sans papiers et des foyers d’accueil, je leur ai même donné des cours d’alphabétisation en espagnol.
Puis c’est l’univers du maternage qui a occupé tout mon temps. J’ai lu Michel Odent en espagnol. J’ai créé un blog et une asso de maternage. J’ai écrit des articles, j’ai donné des conférences, on m’a fait des interviews à la radio et à la télé sur les couches lavables, l’accouchement à domicile, l’allaitement, le maternage proximal, l’hygiène naturelle, le portage et que sais-je encore.
Un autre univers à explorer est celle des variantes de la langues dans un pays ou à travers le monde
Bien sûr, même sans habiter en Amérique latine, j’ai eu beaucoup de contact avec la langue espagnole de là-bas. J’ai lu des quantités de romans, regardé de nombreux de films, j’ai rencontré des Chiliens, des Mexicains, des Cubains, des Argentins.
J’ai appris l’espagnol de Séville et bien sûr celui d’Estrémadure, avec tout son vocabulaire propre, ses tournures, ses accents que j’ai parfois pris sans vraiment le vouloir.
J’ai donc acquis des compétences linguistiques tellement variées en espagnol que, malgré toutes les années passées dans le pays, je n’ai jamais cessé d’apprendre et de découvrir de nouveaux aspects que je ne connaissais pas.
La dernière compétence que j’ai conquise à la perfection a été celle d’aller et venir entre le français et l’espagnol instantanément, car après l’immersion totale en espagnol où il m’arrivait parfois d’utiliser involontairement des mots espagnols lorsque je devais à nouveau parler français, j’ai commencé à utiliser les deux langues tous les jours. C’est en français que je parle à mes enfants depuis leur naissance et en espagnol que je parle à leur papa.
Je suis maintenant dans une nouvelle étape tout aussi passionnante de la compétence plurilingue: utiliser au quotidien 4 ou 5 langues et en apprendre encore 3 nouvelles!
Nous pouvons toujours repousser plus loin nos propres limites!
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